Les tendances calculées à partir des transactions signées au cours du 3ème trimestre 2022 ne reflètent pas encore le ralentissement général de l’activité.
Les ventes signées correspondent aux opérations immobilières engagées avant le ralentissement de l’activité.
Le resserrement du marché, qui s’opère depuis l’été, affecte particulièrement les primo-accédants et les ménages modestes, exclus du marché à la fois par les niveaux de prix atteints et par la dégradation des conditions d’accès au financement.
La demande solvable est désormais davantage constituée de ménages aisés, au budget confortable, dont les choix portent sur des biens qualitatifs aux prix plus élevés. Mécaniquement, ce simple jeu de bases statistiques différentes contribue à l’affichage de prix moyens calculés en progression.
Avec une offre immobilière qui se renouvelle peu, des marchés orientés à la hausse avec une intensification ces trois dernières années, les vendeurs sont encore peu enclins à abaisser leurs prétentions, malgré des délais de vente qui s’allongent (« 68 jours en moyenne à Paris », selon Meilleurs Agents, soit 7 jours de plus qu’il y a trois mois) et des négociations plus fréquentes (marge de négociation majorée de 6,1% dans l’ancien, tous biens confondus, d’après le Baromètre LPI SeLoger en octobre 2022).
La progression des prix moyens des logements anciens en France, calculée sur la base des transactions signées au cours du 3ème trimestre, se maintient à plus de 6% sur un an (indices Notaires-Insee).
Mais depuis la fin de l’été, la demande tend à décliner sensiblement, notamment sur le marché parisien. Progressivement cette modération gagne d’autres marchés, toutes régions confondues, avec une forme de retour à la raison, qui se manifeste par une sélectivité croissante sur les biens proposés à la vente.
Le pouvoir d’achat immobilier des ménages en quête de projet, et surtout en capacité d’emprunter, se confronte à des niveaux de prix qui plafonneraient. La reprise des négociations entraîne un relâchement progressif des pressions sur les prix. Or les statistiques reflètent les inversions de tendances en cours avec un décalage technique dans le temps.
Evolution des prix moyens des logements anciens au 3ème trimestre 2022.
Sources : Insee, Notaires du Grand Paris/ Base Bien, Notaires de France/ Min. Not. – T3 2022/T3 2021.
En Ile-de-France le ralentissement d’activité engagé depuis plus longtemps qu’en province se répercute déjà sur l’évolution des prix des logements, dont la hausse est plus modérée, (+2,0%) et tient principalement au marché des maisons individuelles.
De fait, c’est toujours en province que les prix des logements anciens augmentent le plus fortement (+8,1%), et pour l’ensemble des marchés, la préférence de la demande pour l’habitat individuel maintient la pression à la hausse des prix tant en Ile-de-France (+5,7%) qu’en province (+8,6%) au 3ème trimestre 2022, vs T3-2021.
Sur la période, les prix des appartements ont encore augmenté en France, en moyenne de 4%, principalement en Province (+7,1%) alors qu’en Ile-de-France ils stagnent (+0,2%). En région francilienne, la hausse des prix ralentit depuis fin 2020 mais avec une amplitude variable selon les zones géographiques.
Prix moyens en Ile-de-France dans l’ancien, et tendances annuelles au 3ème trimestre 2022.
Sources : Insee, Notaires du Grand Paris/ Base Bien, Notaires de France/ Min. Not. – T3 2022/T3 2021
Source article : Isabelle Friquet-Lepage, Direction Etudes & Prospective, BPCE, Conjoncture Logement, décembre 2022.écharger