Sommaire

Le e-commerce

Ancrage dans la consommation des français

La crise a accéléré le développement du e-commerce, permettant aux commerces de poursuivre leur activité pendant les confinements. Après un record de chiffre d’affaires en 2020 (112 Mrds €), l’engouement se poursuit en 2021 avec un CA de près de 30 milliards € au T1. Près de 500 millions de transactions ont été comptabilisées sur internet au cours du 1er trimestre 2021, un nombre en croissance de 18 % en un an.

Le panier moyen s’élève à 58 € contre 60 € un an auparavant. Toutefois, 823 € en moyenne ont été dépensés par acheteur entre janvier et mars 2021 contre 761 € l’année dernière. Les ventes de produits en ligne progressent encore de 30 %. Les services connaissent une croissance plus restreinte (+1 %), nettement impactés par les grandes difficultés du e-tourisme qui freinent la progression globale du service en ligne. Consommer sur internet devient un reflex pour de plus en plus de Français. Pour autant, les magasins physiques attirent toujours les dépenses et ces deux modes deconsommation s’avèrent de plus en plus complémentaires (service / rapidité).

Évolution du chiffre d’affaires du e-commerce

Source : FEVAD

Télécharger l’intégralité
de l’étude

Conjoncture immobilière, bilan 1er semestre 2021

Les rues commerçantes

Les rues se vident de leurs commerces

Les longs mois de crise frappent de plein fouet les rues commerçantes. Les taux de vacance ne cessent de croitre, y compris sur les plus belles artères. Le célèbre Boulevard Saint-Michel atteint près de 20 % de vacance et les Champs-Elysées près de 10 %.

Les emplacements luxueux ne retrouvent plus instantanément de nouveaux locataires. Les marques de luxe ont réduit de moitié leurs ouvertures de nouveaux points de vente, seulement 11 prises à bail ont été recensées durant les six premiers mois de l’année contre une vingtaine en temps normal.

Les loyers coûteux ne peuvent plus être assumés par les enseignes malgré les aides financières accordées par le gouvernement et sont contraintes de fermer définitivement. Les plus prestigieuses avenues commerçantes, symboles du luxe, déplorent toujours l’absence des touristes étrangers. Les boutiques de luxe espèrent un retour des touristes imminent avec le développement du pass sanitaire.

Valeurs locatives prime

Sur quelques axes parisiens, en €/m²/ an ZA

Source : BPCE Solutions immobilières

Dans quelques grandes métropoles, en €/m²/an ZA

Source : BPCE Solutions immobilières

Les centres commerciaux

Les centres enchaînent les difficultés

Près de 840 centres commerciaux sont recensés en France, ils réalisent au total un chiffr d’affaires de 129 milliards € par an, répartis sur 19,3 millions de m² GLA. Ces centres comptabilisent 38 800 magasins, et ont une fréquentation de 3 milliards de visites annuelles en 2019 (chiffre pré-covid).

Depuis la pandémie, la fréquentation a chuté de 28,1 % en 2020 et le chiffre d’affaires de 25,7 % par rapport à 2019. Après des mois de fermeture, les centres ont pu accueillir leur clientèle dès le 19 mai. Le retour des consommateurs en centres a été immédiat à l’inverse de mai 2020 après le 1er confinement où ils craignaient encore les espaces à forte fréquentation. Le mois de juin a offert un bol d’air aux centres commerciaux et les chiffres d’affaires ont été bons.

Toutefois, face à l’arrivée d’une 4ème vague du virus et pour accélérer la vaccination, le passe sanitaire sera obligatoire pour les 288 centres de plus de 20 000 m². Cette annonce estivale risque de mettre en difficulté une nouvelle fois les centres commerciaux, qui devront faire respecter cette nouvelle mesure dès le mois d’août.

Cette nouvelle restriction n’est que peu appréciée par le CNCC qui la qualifie de « triplement discriminante », par rapport aux autres commerces qui ne subiront pas cette contrainte, pour leur personnel qui n’a pas le temps de se faire vacciner, enfin pour leurs clients qui ont besoin de faire leurs courses essentielles. Suite à cela, le CNCC demande un report de la date d’effet au 15 septembre, des contrôles aléatoires des passes par la police et des indemnités pour les centres commerciaux liées au manque à gagner à cause de la mise en place du passe sanitaire. Le Conseil du Commerce de France quant à lui demande « le retrait de l’obligation de passe sanitaire.

Extensions et rénovations significatives

Source : Codata

Ouvertures significatives

Source : Codata

Les retail parks

Le « plein air » rassure en temps de pandémie

La France comptabilise plus de 600 retail parks actuellement, ils représentent environ 7,5 millions de m² de surfaces de vente. Depuis l’arrivée du virus, les retail parks ont sérieusement été impactés économiquement. Contraints de fermer pendant plusieurs mois, leurs chiffres d’affaires se sont fortement contractés. Lors du déconfinement en juin dernier, ils ont toutefois affiché des surperformances mais elles ne pourront totalement compenser les pertes accumulées : les retail parks ont néanmoins fait preuve d’une certaine résilience face aux contraintes imposées durant la pandémie grâce à leur configuration en plein air et à leurs loyers abordables.

En effet, leur fréquentation a été supérieure de 5 points d’indice en moyenne à ceux des centres commerciaux en 2020, le concept « ciel ouvert » rassure en temps de pandémie. Aussi, les retail parks proposent des loyers inférieurs à ceux des centres commerciaux, les enseignes locataires ont ainsi mieux résisté pendant les longs mois de fermeture. Ils sont compris entre 80 €/m²/an et 210 €/m²/an, ils varient selon la localisation et la taille des magasins pris à bail, auxquels s’ajoutent 20 à 40 €/m²/an de charges en moyenne.

Cependant, 141 retail parks se retrouvent assujettis (> 20 000 m²) au passe sanitaire obligatoire dès le mois d’août pour accéder aux boutiques. Leur chiffre d’affaires sera alors de nouveau impacté, une nouvelle épreuve pour des commerces qui pensaient enfin sortir la tête de l’eau.

Par ailleurs, les outlets ont étonnamment bien résisté à la pandémie. Ces grands magasins vivaient principalement d’une clientèle touristique mais attirent depuis peu une clientèle plus locale, grâce à laquelle leurs pertes ont été limitées.

Ouvertures significatives