Entre fragilité et effet d’aubaine.

Les nombreuses mutations que connait le commerce depuis quelques années ont été, elles aussi, sensiblement accélérées par l’éclatement de la crise sanitaire. Certaines enseignes n’y ont pas résisté : la liste des défaillances s’avère tout particulièrement fournie au 2ème trimestre, dès l’instauration du premier confinement. La fermeture totale de tous les points de vente non essentiels a porté un coup de grâce aux plus fragiles d’entre elles, à l’image de Go Sport ou JB Martin.

De nombreuses autres enseignes poursuivront leur activité mais sous l’égide d’un autre groupe, comme Conforama racheté par But ou Bio c’Bon par Carrefour.

Ces reprises consolident la position des groupes les plus robustes financièrement. Elles confirment une « reprise en K » au sein même de ce secteur, ébauchée dès le début de la crise : les marques les plus établies étendent encore leurs présence et parts de marché, au détriment des plus vulnérables qui se partagent le reste d’un marché toujours plus polarisé.

Certaines profitent enfin de cet environnement si particulier pour réorganiser leur maillage du territoire.

Le recours contraint des consommateurs au e-commerce a instauré un rééquilibrage des recettes des enseignes au travers de ce canal, qui a pris un relai parfois substantiel au chiffre d’affaires réalisés en boutiques. Les grands acteurs du marché, tels que Inditex, H&M ou Abercrombie ont ainsi décidé la fermeture de points de vente non stratégiques et d’asseoir leur présence par l’ouverture de flagship stores plus spacieux, véritables vitrines des marques. Ces nouvelles tendances, qui se renforcent encore à mesure que la crise se prolonge, devraient profondément impacter le marché de l’immobilier des commerces et l’intérêt des investisseurs pour cet actif.

Cécile Blanchard, Directrice Recherche & Communication BPCE Solutions immobilières.

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« Etude commerces & Covid-19 : Impacts sur les enseignes »

Analyses, infographies.