L’interruption de la production durant deux mois a créé un décrochage et risque d’accentuer la tendance baissière du secteur
En sortie de confinement, le secteur de la construction s’est heurté à de multiples obstacles limitant ses capacités de rattraper la production (difficultés à mobiliser des entreprises de bâtiment, à trouver de la main d’oeuvre qualifiée, mise en oeuvre opérationnelle des nouvelles contraintes d’hygiène, …).
A fin mai 2020, les mises en chantier s’élevant à 376 000 logements (en cumul annuel) ont chuté de 7,7% par rapport à 2019. Les permis de construire délivrés portaient globalement sur 398 500 logements et ont diminué de 10,9% sur un an, alors que leur nombre commençait à se stabiliser en début d’année après plus de 18 mois de contraction régulière. Dans le collectif, les mises en chantier de logements ont diminué de 10% et les autorisations de 12,9%.
Les mises en chantier de logements individuels (secteur diffus et secteur groupé) mesurées sur douze mois fléchissent de 10,6% et les autorisations de 4,5%, le secteur groupé ayant plus fortement décliné (-6,6%).
Le confinement a désorganisé toute la filière de la construction avec une mise à l’arrêt quasi-totale des chantiers.
Début mai, seul un tiers des chantiers environ avait recommencé. Les situations étaient très contrastées selon l’état d’avancement des opérations lors de la mise à l’arrêt et leur redémarrage a été freiné par de nombreuses problématiques, d’ordre sanitaire, mais pas seulement.
Des sujets juridiques aux implications multiples et notamment financières, concernant par exemple, les pénalités de retard ont nécessité d’être réglés dans un cadre précis (décalage autorisé ordonnance du 10 avril) avant la relance des chantiers. Enfin, la mise en place des mesures de protection sanitaire fait perdre en productivité et entraîne des surcoûts importants qui pourraient pénaliser de nombreux chantiers.
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